Suffisait-il de « pomper » la baseline de votre magazine préféré pour raconter en quelques mots ces deux Toyota ? Dans la réalité, les choses ont été plus longues que cela. La GT 86, nous en rêvions depuis longtemps. La 2000 GT, nous la croisions depuis… vingt ans dans le hall de Toyota France. Et un jour, comme par magie, le puzzle s’est mis en place.
À priori, en matière de voitures de rêve, personne n’a jamais fait de pieds au mur pour s’offrir une Toyota 2000 GT. Pourtant, dans l’histoire du constructeur, le mythe absolu, le Graal, tel que la 300 SL chez Mercedes-Benz ou la 2.7 Carrera RS pour Porsche, c’est elle. Si bien que, dans la grande histoire de l’automobile japonaise, elle est aujourd’hui devenue la plus prisée et la plus chère de toutes.
Pensez, à près d’un million d’euros pièce, elle compte désormais parmi les stars des ventes aux enchères. Car il n’en fut produit que 351 exemplaires au total, dont deux de course pour l’importateur US et deux découpées en cabriolet pour Sean Connery dans On ne vit que deux fois, un James Bond dont l’action se déroule pour l’essentiel au pays du Soleil Levant.
Pour le reste, entre son apparition au Salon de Tokyo 1965 et sa fin de carrière en 1970, moins de dix exemplaires auront trouvé preneurs en Europe, dont deux survivent encore en France.
INTRIGANTE
Belle ? Intéressante ? Passionnante, cette 2000 GT ? Un peu tout cela à la fois.
Elle fut, comme cela se devine, dessinée au Japon. Ses inspirations sont à chercher du côté de la Jaguar Type E, bien évidemment. Mais, surtout, elle fut conçue et produite chez Yamaha, qui venait de se brouiller avec Nissan/Datsun, son partenaire auto historique des années 50/60. Si bien que, depuis lors, les bureaux d’études Yamaha travaillent et conçoivent beaucoup de moteurs, d’ensembles et de sous-ensembles pour Toyota. Voici l’explication de la venue de Yamaha en F1 à la fin des années 80 si, comme nous, vous n’en aviez pas bien compris la raison…
Mais, pour en revenir à la 2000 GT, il faut simplement savoir qu’elle est née d’une carte blanche technique et budgétaire absolue et qu’elle est achevée en 1965, soit un an à peine après la Porsche 911, elle aussi un six cylindres deux litres. Pour elle, rien n’était trop beau et Yamaha (également fabricant de pianos et de guitares, ndlr) réussit même à y imposer ses bois de roses précieux sur le gigantesque tableau de bord.
Du côté de la technique, on trouve un châssis-poutre central d’inspiration Lotus (les Japonais copiaient beaucoup, alors…), des roues indépendantes et un six cylindres en ligne produisant la bagatelle de 200 ch, soit environ 10 % de mieux qu’une Porsche 2.0 S d’alors, pour un prix d’environ 6 800 $, équivalent aux États-Unis à celui de cette 911 de référence. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #24).