HISTOIRE

LE RETOUR DU SERPENT

Pierre Ménard | dppi

Le petit monde de la F1 verra revenir en 2018 un logo qui avait disparu de ses circuits depuis une trentaine d’années : via sa maison mère Ferrari, Alfa Romeo va badger les nouveaux V6 turbo qui devraient aider à propulser les malheureuses Sauber vers des horizons meilleurs. Le conditionnel reste toutefois de mise car le passé de motoriste de la marque milanaise ne plaide pas pour l’optimisme débridé : en dehors de deux victoires discutables en 1978, rien ou presque ! Mes ces deux victoires recèlent tant d’à-côtés intrigants, ou dramatiques, qu’elles méritent qu’on en reparle. 

À l’orée des années soixante-dix, personne n’avait oublié les succès des Alfetta 158 et 159 de Farina et Fangio en 1950-51, mais ça commençait à fortement sentir la naphtaline toute cette (vieille) histoire. Depuis, plus de trace du serpent des Visconti sur les circuits de F1, ou presque : il y avait bien eu quelques discrètes initiatives privées au début des années soixante dans les Grands Prix exotiques d’Afrique du Sud ou encore le montage d’un rugueux V8 Alfa à l’arrière de quelques March en 1970 et 71, mais rien de véritablement sérieux. Rien de planifié à grande échelle comme pouvait l’ambitionner une marque aussi prestigieuse qui demeurait un repère pour des millions d’amateurs de voitures sportives.
Alfa produisait des modèles de caractère qui avaient le bon goût d’être accessibles à beaucoup de portefeuilles, à l’inverse de ses consœurs italiennes plus huppées, Ferrari, Lamborghini ou Maserati. La marque se distinguait, en outre, en production grâce à ses coupés déclinés en version course, TZ puis GTA, et en endurance avec les Tipo 33 et les 33TT de plus en plus dominatrices. Au milieu des 70’s, la Formule 1 était essentiellement propulsée par le V8 Cosworth et seul Ferrari parvenait, parfois, à lui tenir la dragée haute avec son V12 à plat beaucoup plus puissant (environ 500 ch contre 460). Au même moment, le flat-12 des 33TT (délivrant officiellement 510 ch) était en train de s’imposer en sport. Il devint alors évident pour les gens de Milan que le combat devait s’étendre à la catégorie-reine avec le secret espoir d’aller battre, non seulement les Anglais, mais aussi Ferrari, celui qui avait « tué sa mère » en 1951 avec l’historique victoire de la 375 de Gonzalez sur les Alfetta. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #26).

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