Frau Erwin Bach, citoyenne suisse, aura 80 ans le 26 novembre prochain. Tout au long d’une vie bien remplie, elle a collectionné d’intenses bonheurs, mais aussi de terribles épreuves, physiques et morales. Frau Bach raconte tout cela dans un livre passionnant qui vient de paraître aux éditions Harper Collins. Frau Bach ? Pardon… Madame Tina Turner.
Car il a fallu s’y faire : en 2012, la célèbre chanteuse américaine a obtenu la nationalité suisse, un an avant d’accepter la demande en mariage de son amant adoré depuis vingt-six ans, Erwin Bach. Un mariage resplendissant d’amour et de plénitude dans leur somptueux château proche de Zurich, tellement à l’opposé de sa première union, cinquante ans plus tôt, avec celui qui fut son Pygmalion démoniaque et tyrannique, Ike Turner : « Ike était le roi des combines. Il avait dû comprendre que Tijuana serait le meilleur endroit pour une cérémonie à la va-vite et savait que, même sans permis de mariage et même sans avoir fait d’analyse de sang, nous en repartirions mariés. C’était probablement illégal mais je ne pouvais pas me permettre de donner mon avis. Ça risquait de mener à une raclée. Et je refusais de me présenter avec un coquard le jour de mes noces. […] Quitte à visiter un coin aussi crade, autant s’amuser – à la façon d’Ike. Notre destination suivante ? Un bordel. Pour ma nuit de noces. C’est la première fois que je le raconte. Toute ma vie, j’en avais trop honte ».