Pilote payant, pilote contesté, pilote peu pris au sérieux… Niki Lauda a débuté en Formule 1 grâce aux subsides promis à March, qui a failli briser sa carrière à tout jamais. Mais si Lauda s’est sorti de cette mauvaise passe, il a également sauvé March de la banqueroute.
Le « X » était là pour Experimental et le « G » pour Guinness. Dans les deux cas, il s’agissait du même constructeur, March, mais les états d’esprit des deux projets étaient radicalement différents. X se référait à un avenir lointain et explorait de nouvelles pistes avec beaucoup d’ambition ; G n’était qu’un « plan B » établi en neuf jours, un pas en arrière dans la « marche » en avant de l’écurie. En théorie, X était parfaite, intelligente et ambitieuse. Mais, sur la piste, G était simple, pratique et réaliste. March, en 1972, ce n’est plus que deux personnes : Robin Herd et Max Mosley. Graham Coaker et Alan Rees ont quitté le navire, alors même que la production a explosé : plus de quatre-vingts voitures de course ont été construites cette année-là, dont douze F1 de trois modèles différents. Cela a placé l’entreprise au bord de la faillite. Heureusement, il y a eu ce jeune Autrichien de bonne famille, Niki Lauda, qui a bien voulu payer son volant en F1. Sans lui, jamais March n’aurait passé l’hiver 1971/1972. La raison ? Les sponsors de Max Mosley n’avaient rien de généreux partenaires et, en dépit de sa prestance, de son charme et de son baratin, ils refusaient de jouer les puits sans fond. STP ? « En réalité, j’avais reçu d’eux 10 000 £ pour Chris Amon en 1970. C’était leur premier versement à la suite d’un deal scellé par une poignée de main avec Andy Granatelli, le boss de STP, dans le couloir d’un hôtel de New-York, après une réunion », raconte Robin Herd. « Déjà, c’était un montant ridicule ».
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #29)