TÉMOIGNAGE

BRITISH FORMULA ONE

Aurora, les F1 oubliées

Pascal Dro | Jean-Philippe Legrand

Les plus vieux fans le savent : les anglais ont toujours réussit à créer sur leur île des championnats que nous, continentaux, pensions réservés à des compétitions européennes ou mondiales. Ainsi, même au tournant des années 90, quand la Formule 3000 était, pour nous, “internationale”, elle existait au niveau nationale au Royaume-Uni. Elle y fut même remportée par Yvan Muller, alors incapable de réunir un budget suffisant pour signer dans une grosse équipe. Ceci dit, les plus vieux d’entre nous se souviennent aussi que le même phénomène s’était produit avec la Formule 1 dans la deuxième moitié des années 70, alors que cette discipline était en plein boom sous sa forme professionnelle. 

Au départ, John Web avait importé la Formula A des États-Unis. Elle devint ensuite la F5000 où la plupart des grands pilotes des années 70 se sont illustrés. La F5000 ? Une sorte de F1 moins chère, avec des gros big blocks américains et des châssis à peine moins sophistiqués que ceux des F1 d’alors.
Pour moi, tout cela relevait du rêve, d’un exotisme fou et de la course lointaine qui me faisait rêver. Plus tard, quand les F5000 ont dominé les FA, le championnat leur a été exclusivement consacré. Et quand les anciennes F1 se sont mises à dominer et même à pousser vers la sortie les F5000, il est bel et bien devenu un championnat national de Formule 1.
La règle était simple et allait durer jusqu’en 1980 : pas de jupes et pas d’autos d’avant 1975. Si bien que, sur les deux ou trois derniers exercices, on trouvait parfois jusqu’à vingt Formule 1 au départ. Oh, bien sûr, elles étaient toutes plus ou moins dépassées. Mais qu’importait : on y reconnaissait des silhouettes, redécorées par des sponsors inconnus et on voyait là des aspirants pilotes de Grand Prix. En clair, un fou de F1 trouvait en Aurora plus qu’il ne pouvait en rêver depuis la France à la lecture de Sport Auto ou de Scratch.
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Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #27).

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