COME-BACK
LE RETOUR DU FILS DE L’EMPIRE
Par Pierre Ménard | Photos LAT Photographic
Cinquante ans après ses premiers tours de roue, Honda réalise en 2015 son énième come-back en Formule 1. La firme japonaise y a tout connu, la gloire et la crédibilité, mais aussi l’incompréhension et l’infamie. Malgré les succès accumulés, elle a surtout eu du mal à trouver de tout temps sa véritable identité dans ce monde finalement assez bizarre pour elle.
Il y a deux façons de décrypter le retour de Honda avec l’écurie McLaren en 2015 : soit redouter une éventuelle nouvelle désillusion pour le motoriste nippon qui n’a pas toujours bien intégré le monde sportif dans lequel il évoluait, soit se féliciter de retrouvailles avec le partenaire qui l’a le mieux représenté au plus haut du sport automobile.
L’association McLaren-Honda fut durant cinq saisons, de 1988 à 1992, une des combinaisons les plus redoutables de l’histoire de la course. L’incroyable palmarès acquis durant cette période (8 titres pilotes et constructeurs sur 10 disponibles) fait référence aux périodes d’exception en Formule 1. L’histoire de Honda dans la catégorie ne fut pourtant pas aussi limpide et, à bien y regarder, ses différentes époques laissent un étrange souvenir d’excellence mêlé à un vague sentiment de gâchis.
Même si la compétition mécanique fut de tout temps dans son ADN, à commencer par ses innombrables succès en moto dès le début des années soixante, Honda Motor Company est venu à cette passion folle qu’est le sport automobile par raison », comme tous ses confrères constructeurs généralistes : pour vendre ses voitures de tourisme. Soichiro Honda avait coutume de dire :
« La course de moto touche tous les passionnés du monde, mais la course automobile touche tout le monde, car tout le monde a besoin d’une automobile. »
Et c’est pour cette raison que cet homme réfléchi entraîna en 1964 toute sa troupe derrière lui dans une aventure qu’il n’imaginait à l’origine certainement pas aussi complexe et déroutante. Aventure dont les débuts brouillons donnèrent un peu le ton à la présence de la firme japonaise en Formule 1 durant plus d’un demi-siècle. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #18).
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