C’est une idée un peu folle, née dans la tête d’un ingénieur totalement timbré, fou de l’Aéropostale. Eugène Bellet a reconstruit l’avion de Saint-Ex et Guillaumet et a mis le cap sur l’Afrique. Un rêve. Nous l’avons rencontré dans son hangar, près de Toulouse. 

 La Ville rose demeure la capitale européenne de l’industrie aéronautique et spatiale. Si vous faites partie des fans des vieux coucous, faites un tour à l’aéroport de Toulouse- Montauban, admirez ces engins qui atterrissent et décollent chaque jour avec une précision d’horlogerie. Pour l’heure, nous avons rendez-vous sur un petit aéroclub toulousain pour revivre l’épopée de l’Aéropostale, en compagnie de l’un de ses descendants directs. Sur le tarmac, Eugène Bellet, un ingénieur « pas comme les autres » nous attend de pied ferme pour nous présenter une de ses dernières créations : une réplique volante d’un Breguet XIV, strictement identique à l’aéroplane qui transporta Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry et tant d’autres pilotes des légendaires courriers postaux.

Le Breguet XIV est chargé d’histoire. Il est conçu, dans un premier temps, pour les nécessités de la Première guerre mondiale. Il devint plus pacifique ensuite…
Oui, ils ont été construits par Louis Breguet pour les besoins de la Grande Guerre,  5 600 avions ont été mis en service dès 1917. Après la guerre, ce seront 8 200 exemplaires du Breguet XIV livrés à l’aviation civile ; contribuant ainsi à un développement économique nécessaire dans cette période difficile. Le Breguet XIV était utilisé par les lignes aériennes Latécoère en temps de guerre et, par la suite, pour l’Aéropostale et le transfert des courriers. Vous avez, sur le flanc, trois drapeaux, aux couleurs de l’Espagne, du Maroc et de la France. En effet, le tracé aérien partait de Montauban, ancien aéroport de Toulouse, survolait ensuite le territoire espagnol (Barcelone, Malaga, Alicante…) et finissait au Maroc (Rabat, Casablanca, jusqu’au Cap Juby.) Aujourd’hui, il n’existe plus que deux originaux du Breguet XIV. L’un en version militaire au musée de l’Air du Bourget, et l’autre en version civile à Helsinki, en Finlande. Ce dernier, en raison du climat local, est d’ailleurs équipé de skis.

Et pourquoi en Finlande ?
Il a été exporté dans cette partie du monde, car il représentait le fleuron de la technologie française en aéronautique. Le Breguet a rayonné sur le monde entier, participant d’ailleurs de manière déterminante à la victoire de la Grande Guerre. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #18).