TEST(OSTÉRONE)
PORSCHE 917K CHÂSSIS N°10
LES PILOTES D’USINE NE VOULAIENT PAS MONTER À BORD
Par David Piper | Photos Bernard Canonne
Que Sir David Piper accepte de nous raconter sa découverte du pilotage d’une 917 d’usine, en 1970, puis l’histoire de « Le Mans » et de sa jambe laissée dans un rail de Maison Blanche, c’est mieux qu’un rêve. Cette Porsche mérite plus un long récit qu’une tresse de louanges. L’Histoire oublie trop souvent les durs moments…
J’en ai eu cinq, des Porsche 917, vous savez. La première, je l’avais achetée en 1969, après avoir piloté pour l’usine Porsche aux 1000 km du Nürburgring. Rico Steinemen m’avait appelé pour me demander si je voulais la conduire. Ils venaient de la présenter au Salon de Genève. Ils ne l’avaient jamais alignée en course. Juste quelques essais et jamais sur un circuit rapide.
En fait, l’histoire est même un peu différente. Au téléphone, Rico Steinemann – pas fou – ne m’avait pas parlé de 917. Il m’avait simplement demandé : « Tu voudrais piloter pour Porsche au Nürburgring ? » Moi, j’imaginais qu’il parlait d’une 911. C’est seulement en arrivant sur place que je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une 917, le châssis 004. C’était la première fois que je la découvrais. Je la trouvais… plutôt intéressante ! (rires) Mais il restait beaucoup de travail à réaliser pour la mettre au point. En fait, Steinemann me proposait de la piloter, car aucun des pilotes d’usine ne voulait la conduire. Ils en avaient peur. Et ils se moquaient en nous appelant les « mercenaires ».
Pour les premiers kilomètres que nous avons réalisés au Nürburgring sur le circuit du Grand Prix, tout s’est bien passé. C’est ensuite, sur la Nordschleife, que les choses se sont compliquées. La voiture était très puissante, mais aussi vraiment piégeuse, à haute vitesse. Dans les descentes et au sommet des bosses, elle se baladait sur toute la largeur de la piste. Certes, dans les parties lentes et sinueuses, tout allait bien. Mais à haute vitesse, c’était effrayant, à cause d’un problème d’appui. L’arrière de la voiture décollait, les roues passaient d’un carrossage négatif à positif et vice versa en permanence. Impossible de faire tenir une auto par terre, dans ces conditions. Je leur ai même proposé de prendre exemple sur ma Lola pour refaire le capot… (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #12).
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