TEST(OSTÉRONE)

PORSCHE 991 GT3 CUP

“La différence entre lui et moi”

Stéphane Enout | Photos Diana Rauch et S.E

Après l’essai de la Ferrari 458 Scuderia GT3, championne de France publiée dans ces pages il y a un an, c’est l’intraitable Pierre Martinet qui nous a permis de piloter la dernière Porsche 991 GT3 Cup à Lédenon. Celle qui permit au jeune Côme Ledogar, 23 ans, d’être sacré champion de France 2014. Moteur.

Petit retour aux Sources avant d’attaquer le trajet des vacances. Sur la route du Gard et, plus précisément du circuit de Lédenon. Une occasion de ressortir ma vieille combinaison de la « Cup ». La dernière fois que j’avais posé les fesses dans le baquet d’une Porsche de course, c’était en 2008, à Valencia. Convié par Jérôme Policand – oui, celui de la Ferrari 458 GT3, déjà – j’ avais eu la chance de partager le volant de la toute nouvelle 997 GT3 Cup avec Fabien Barthez, le champion du monde de foot, qui démarrait alors sa reconversion en pilote, Margot Laffite et David Hallyday. Cette première 997 était dotée d’un châssis et de réactions très durs, d’une rigidité totale, mais qui en faisait une voiture qui, même sous la pluie, restait très prévisible et limpide.
À l’époque, la grande nouveauté, c’était l’apparition de la boîte séquentielle avec commande au plancher, le moteur de 3,8 litres de 400 chevaux à la place du 3,6 litres, et la suppression de l’ABS.
Pour un porschiste, dès l’installation à bord, il n’y avait pas de surprise. Une 911 est une 911 . Sauf que, sur le mouillé, elle ne prenait pas de roulis et dérivait plus ou moins sagement… Mais sur le sec, c’était bien le mariage entre un exercice de finesse et un autre de brutalité qu’il fallait célé­brer. En clair, il fallait se battre avec sur les appuis lorsque l’on gardait l’accélérateur ouvert et s’ef­forcer de rester le plus calme possible sur les changements d’appuis, pour ne pas brutaliser cette lourde bête. Historiquement, c’est toute la question posée par le pilotage d’une Porsche 911.
Et c’est également la raison pour laquelle il y a des spécialistes des Porsche et des pilotes qui ne s’y adaptent jamais vraiment. Et l’exercice n’est pas simple, comme vous allez le constater. Bien sûr, il s’agissait déjà d’une auto moderne, permettant au plus grand nombre d’aller vite. Mais pour courir, elle exigeait de son pilote qu’il entre dans une sorte de zone de combat ou de turbulences, paré d’une dose supplémentaire d’optimisme, pour lui permettre de viser le Top-10. Et vous rinçait en vingt tours pour les deux jours à venir!
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #17).

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