Elles ont émaillé les carrières des pilotes, des journalistes et de la plupart des voyageurs de la course automobile, depuis toujours. Et pourtant, petites histoires de fesses et grandes histoires d’amour furent jusque-là soigneusement gardées à l’abri des… colonnes des magazines. Tout “le métier” les connaît et personne ne les raconte. Alors, les voici, ces petites histoires derrière la grande, avec quelques décryptages et ressorts.

Ce n’est pas nouveau. Et pourtant, le sujet n’a – de mémoire – pas souvent été exploré. Mais s’agit-il simplement de sport ? A priori, on peut se poser la question. À la lecture de ces lignes, vous verrez que, pour bien des champions et pas mal de beautés des circuits, il s’agit bel et bien de sport. Une sorte de loi d’attraction qui, reconnaissons-le, fonctionne dans les deux sens. Depuis toujours, les héros, assimilés chevaliers ou princes bravant le danger, exercent une fascination étonnante auprès de la gent féminine.

Ce n’est pas nouveau : les vedettes, les champions, les guerriers, les blessés, les conquérants, les libérateurs, les musiciens – ne dit-on pas ” ln pas un « guitar hero ” ? – sont adulés et convoités par les dames. Les raisons précises ? Difficile de statuer … On imagine que bravoure et courage doivent le disputer aux muscles saillants et aux perspectives physiques, réelles ou fantasmées.
Qu’importe, il ne s’agit pas de réaliser une analyse de la situation, mais de constater que, oui, le risque et la gloire, le courage et le succès ne laissent pas indifférent. Tout comme l’argent et la célébrité, il ne faut pas l’oublier. Du côté des pilotes, si les grands prédateurs ou collectionneurs partagent un trait de caractère, c’est celui de la conquête, de la victoire et d’une vitalité bien supérieure à celle de la moyenne des hommes, qui les pousse à dévorer la vie sur l’instant et à profiter des belles choses qu’elle vous offre.

Par le passé, on pouvait périr en course ou même en essais. Si bien que les pilotes faisaient de chaque jour une fête et tentaient d’en profiter au mieux et au plus. Cela dit, Jacques Laffite nous confirmait que lorsqu’il débutait au tournant des années 70, la mort était encore là et tout le monde de la course vivait les choses avec la cuisse légère, car l’époque et la vie étaient ainsi. Pourtant, le mariage du sexe et de la Formule 1 ne date pas de cette époque.
Ainsi, dans ses Mémoires,« Por qué ser normal ? », Roberto Mieres raconte quelques épisodes assez salés. Le premier concerne le prince de Siam, le fameux Birabongse, qui courut en Grand Prix avant et juste après la guerre, jusqu’en 1951 .

” … Lors d’un voyage dans sa splendide Cadillac décapotable, de Mandelieu à Monte-Carlo, Bira et sa femme sur la banquette arrière, ma fiancée et moi sur celle de devant Bira et Chelita, sans la moindre pudeur, batifolaient à l’arrière sans rien dissimuler. Par moments la tête de la princesse apparaissait entre nous, devant. Ma fiancée essayait de faire diversion en me parlant du panorama. Mais le pire restait à venir : à Monte-Carlo, Bira ramassa une standardiste dans un hôtel, il la fit asseoir entre Chelita et lui, et nous repartîmes ainsi à Mandelieu. Asseoir ? Façon de parler! C’était une partie de jambes en l’air à trois très opiniâtre. Pauvre “Negra” (la fiancée de Mieres, NDLR), aucun panorama ne pouvait se contempler calmement avec tous ces gémissements.  Il était difficile d’éviter ce genre de situations, habituelles pour le prince et la princesse, sachant que leur maison de Mandelieu était à peine distante de soixante mètres de la nôtre. Dans ce voyage (et dans d’autres aussi), il se passa toutes sortes de choses, dans une large mesure à cause de la culture étrangère de Bira et dans une moindre parce que ces Cadillac incitent au relâchement. »

(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #17).