C’est peu dire que la fin de saison 1983 de Formule 1 a laissé des traces au sein de l’écurie Renault. Tant au niveau psychologique que technologique, la cruelle désillusion de Kyalami a provoqué des dégâts irréversibles et l’équipe, traumatisée, ne s’en remettra pas. Paradoxalement, le V6 turbo français continue de progresser en 1985 et 1986 et certains vont en faire un excellent usage alors qu’il brille de ses derniers feux.
Le coup est passé si près ! La défaite finale de Prost et de Renault à Kyalami pour la finale du championnat 1983 face au tandem Piquet/Brabham ne doit pas occulter l’essentiel : l’écurie française et son pilote numéro un ont largement dominé la saison et n’ont été rattrapés qu’en toute fin de parcours par une équipe Brabham- BMW soudainement survitaminée. On sait maintenant que le moteur allemand se rinçait les chambres de combustion avec de l’essence à la teneur énergétique bien supérieure à ce qui était autorisé. Mais, à l’époque, le refus de Renault de porter plainte pour éviter une éventuelle victoire sur tapis vert, forcément dévalorisante, précipite la chute de la maison française. On prend alors la décision – tellement plus intelligente ! – de faire sauter les deux principaux fusibles, à savoir Jean- Pierre Boudy côté moteur et Alain Prost côté cockpit, pour repartir vers de nouvelles batailles qu’on se voit gagner magnifiquement.
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #31)