Pendant des mois, nous avons tenté de joindre André de Cortanze pour lui proposer de le ramener à Cologne, chez Toyota Motorsport GmbH. Pascal Vasselon, le directeur technique, nous avait donné son accord, bien que nous soyons alors à quelques semaines du Mans. Et puis, finalement, comme par enchantement, il a bien voulu décrocher son téléphone.
C’est Henri Pescarolo qui nous avait donné son numéro. Et, chaque fois que nous nous parlions, il disait ne pas comprendre pourquoi André de Cortanze ne répondait pas. De fil en aiguille, comprenant à quel point le grand homme s’emmerdait dans sa ferme, loin de la course, nous lui avons proposé de nous accompagner à Cologne… si l’ingénieur acceptait de venir avec nous. Après tout, ils sont potes depuis plus de cinquante ans et ne se voient pas beaucoup, la Seine-et-Marne et la Côte d’Azur semblant séparées par bien plus que la « barrière anticons » érigée par Henri autour de chez lui. « Je ne sais pas pourquoi, mais même mes voisins d’en face, je ne les connais pas. Je ne les ai jamais vus. » L’hypothèse qui me viendrait à l’esprit, ce serait plutôt la timidité que la répulsion envers d’éventuels cons. Mais peu importe. Un énième message sur le répondeur d’André de Cortanze, mentionnant l’éventuelle venue de son pote avec nous et… comme par enchantement, il nous a rappelés. « Moi, vous savez, les trucs de journalistes, ça me fait toujours chier. Mais là, si c’est l’occasion de passer un moment avec Henri, alors, ça change tout. » L’accent de la sincérité était bien là, c’était indiscutable. Mais comme notre homme a oublié – depuis très longtemps – d’être idiot, il ne nous a pas tout dit… (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #29)