Quarante-trois ans après être tombé amoureux de la 2.7 Carrera RS au Salon de l’Auto 1973, Jean-Marc Chaillet raconte son existence avec sa Porsche, celle qui lui a sauvé la vie à plusieurs reprises, jusqu’au jour où il a décidé de passer la main. En prenant soin d’organiser la succession. Une belle histoire et une leçon d’humanité.
De toutes les belles histoires de Porsche racontées dans Grand Prix depuis le début de notre aventure, c’est sans doute celle-ci qui nous tient le plus à cœur. Une histoire de famille, au sens large du terme. De gens qui se sont découverts, ont travaillé ensemble, se sont parfois perdus de vue mais n’ont jamais manqué une occasion de se voir, de s’apprécier et de continuer à avancer en restant toujours à l’écoute des autres. Avec sincérité, bienveillance et la ferme conviction que ce qui les unit depuis toujours durera toute la vie.
L’histoire de cette Porsche 2.7 Carerra RS est à la croisée de tout cela, bien malgré elle. Bien sûr, certains d’entre vous la connaissent déjà. Elle fut la cover girl de bien des pubs, la couverture de bien des bouquins et le sujet de bien des aventures. Elle fut la compagne de route de Jean-Marc Chaillet depuis 1974. Et c’est bien Jean-Marc, artiste, collectionneur, grand amoureux et acteur de la scène automobile sportive française de ces années-là, qui nous raconte leur histoire magnifique.
« J’aimais la course automobile et les autos de course. J’avais débuté en Formule France grâce à Elf et à François Guiter (j’étais son conseil en marketing et publicité chez Synergie et il m’avait notamment confié la réalisation des logos Elf), qui voulait que j’étudie le dossier avant d’y lancer l’entreprise. J’avais choisi une Elina, construite par Jean-Pierre Beltoise à la fin des années 60. C’était l’anagramme du prénom de son épouse, disparue dans un accident de la route. À cette époque, j’avais même eu la chance de posséder une Lamborghini Miura, une Lancia Flaminia… avant de tourner mon regard vers les Porsche. La raison ? Les Italiennes étaient trop capricieuses. Et moi, je ne suis pas mécano pour deux sous. Alors, j’avais acheté une 911 2.2 T puis une 2.4 T, en 1972, avec la trappe à huile. Je les achetais à mon copain de toujours, Pierre Landereau, qui était associé avec Jean-Pierre Beltoise sur le légendaire “Stand 14” de Montlhéry.
Je lui faisais une confiance aveugle. Il aimait et connaissait les autos comme personne. Ma 2.4 était violette et je pense qu’il avait eu un peu de mal à la vendre. Mais, comme je suis un peu daltonien, je la voyais bleue et cela m’allait parfaitement. ” (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #26).