HISTOIRE
ROGER PENSKE, L’AUTRE AMÉRICAIN
Pierre Ménard – Lat photographic
Quel rapport entre Simon Pagenaud, le récent vainqueur des Indy Series 2016, et John Watson, l’ex-pilote de Formule 1 ? Ils ont tous les deux piloté, et gagné, pour le Team Penske. « Wattie » est même le seul pilote, avec Dan Gurney, à avoir fait triompher une écurie américaine en Formule 1. C’était il y a quarante ans, en Autriche. Nous avons eu le privilège de discuter de tout cela avec lui.
Dire que l’histoire d’amour entre la Formule 1 et les États-Unis n’a jamais véritablement démarré est un doux euphémisme. Malgré de multiples tentatives au fil des décennies, la discipline dite « reine » ne réussit jamais à séduire un public américain sourcilleux qui la trouvait trop compliquée et distante, à l’inverse des courses sur ovale où le spectacle bon marché était au rendez-vous et les pilotes des « bons p’tits gars de chez nous ». De même, les quelques Étatsuniens qui se risquèrent à venir courir en Europe y laissèrent tous un bon paquet de plumes, en grande partie à cause d’une trop forte méconnaissance d’une catégorie qui demandait tout sauf de l’improvisation. Le grand Dan Gurney lui-même, qui avait pourtant toujours accordé la priorité à la Formule 1 dans sa carrière et ne pouvait être taxé d’ignorance, fut forcé, la mort dans l’âme, en 1968, de mettre un terme à l’aventure de sa belle Eagle. Mais Dan avait le privilège d’avoir été le premier Américain à gagner en F1, à Spa en juin 1967. Huit jours plus tôt, il avait triomphé à l’issue du « match du siècle » au Mans sur la Ford Mk IV partagée avec son compatriote A.J. Foyt. Les Lance Reventlow, Don Nichols, Parnelli Jones ou, plus tard, Carl Haas (à ne pas confondre avec Gene Haas qui gère aujourd’hui l’écurie éponyme) ne pourraient pas en dire autant. Roger Penske fut, avec Dan, l’exception américaine en Formule 1. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #23).
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