TÉMOIGNAGE

MICHAEL PAR SABINE KEHM

Paul Sabine Kehm – Adaptation Adrien Bignon J-F galeron/wri2

Vous croyiez connaître Michael Schumacher ? Détrompez-vous : il n’y a pas plus secret que lui. La personne qui le connaît le mieux s’appelle Sabine Kehm, ex-journaliste de grand talent devenue son manager. Sabine nous avait confié lors de sa parution, des extraits de la biographie du champion qui tirait alors sa révérence. Le regard qu’il porte sur lui-même, son pessimisme, sa relation fusionnelle avec le circuit de Spa Francorchamps, ses rapports avec les tifosi, ses plus grands succès… De ses débuts en 1991 chez Jordan à son histoire d’amour avec la Scuderia Ferrari, tout n’a pas été si simple dans la carrière du septuple champion du monde. 

PAS TRÈS EN FORME. QUOIQUE…
Août 1991. Michael débarque du Japon où il court en Formule 3000. Il s’apprête à disputer son premier week-end de Grand Prix de Formule 1. Lorsqu’il arrive à l’auberge de jeunesse où il loge, il a un gros rhume : le nez qui coule, les voies respiratoires congestionnées et une voix d’outre-tombe. Même s’il tâchera de n’en rien laisser paraître, il n’est pas bien :
« Je me sentais “cuit” avec ce mauvais rhume. Ce n’était pas la forme idéale pour attaquer un tel week-end ! D’autant que je ne dormais pas bien non plus. Ce n’était pas dû à l’anxiété, mais davantage au décalage horaire. Ce soir-là, lorsque je suis arrivé à Spa, je me sentais comme dans un tunnel. »
Michael ne s’en souvient pas, mais il dormait alors dans la même chambre que  Willi Weber, son manager à l’époque. Qu’il ait disputé son premier Grand Prix à Spa est un hasard même si, avec le recul, nombreux sont ceux qui ont interprété ça comme un signe prédestiné. Willi Weber avait assuré à Jordan que Michael avait déjà roulé à Spa
« C’était faux. Par chance, ils se sont contentés de poser la question à Willi. Moi, je suis resté calme et je n’ai rien dit. »
C’est donc à vélo que Michael a découvert la piste et l’a tout de suite aimée. Une fois dans le stand, il se voit confier une combinaison – trop grande – d’Andrea De Cesaris dont le nom brodé est masqué par un morceau d’adhésif. Lors des essais, Michael parvient à se familiariser très vite avec sa monture et la piste belge :
« Nous avons travaillé dur afin que je puisse prendre le virage de Blanchimont à fond. À l’époque, ce n’était pas encore aussi aisé qu’aujourd’hui. »
Le jeune Schumacher pointe à la septième place des qualifications, quatre positions devant son équipier ! Malheureusement, cet exploit ne sera pas confirmé  en course :
« J’ai pris un très bon départ et je suis tout de suite passé en cinquième position, et je me suis demandé pourquoi c’était si simple et pourquoi les autres freinaient aussi tôt ! En fait, j’ai failli provoquer un accident au premier virage. Une sacrée frayeur ! Cela m’a coûté une place. Malheureusement, juste après, c’était déjà terminé. J’étais très déçu. »
Embrayage hors service. Il a beau n’être écrit qu’au marqueur sur sa combinaison, le nom de Schumacher commence à attirer l’attention. (Découvrez la suite de l’article dans le Grand Prix #22).

À découvrir aussi dans le volume #22

MICHAEL DÉBUTE CHEZ JORDAN

Un Grand Prix qui a changé la face de la F1, par Lionel Froissart.

 

TEST(OSTÉRONE)

Michael et son retour au Mans, essai de la Maserati MC12, par Pascal Dro.

 

SENNA/SCHUMACHER

Le duel le plus prometteur des années 90 avait bel et bien débuté.