SOUVENIR

1972 :
LE PRINTEMPS ROUGE ET NOIR DE JEAN-PIERRE BELTOISE

Par Lionel Froissart – Photos LAT Photographic

Pour Jean-Pierre Beltoise, le printemps 1972 fut pour le moins contrasté, avec une victoire de prestige en principauté de Monaco à l’occasion du Grand Prix de F1 et un abandon prématuré dans la plus grande course du monde, les 24 Heures du Mans, que le Français rêvait de remporter avec Matra. 

À la fin d’un après-midi pluvieux, le 14 mai de cette année-là, et alors que la nuit semble déjà vouloir engloutir la Côte d’Azur – qui, pour le coup, porte assez mal son nom – Jean-Pierre Beltoise rayonne, mais n’exulte pas. C’est intérieurement qu’il savoure son triomphe. Il vient de remporter le plus prestigieux des Grands Prix de Formule 1. Celui de Monaco. Ce rendez-vous que tous les pilotes de course rêvent d’inscrire à leur palmarès.
Et si leur carrière ne devait comporter qu’un succès, la plupart désigneraient Monaco comme le lieu de cet exploit. Jean-Pierre Beltoise aurait sans doute aimé ajouter quelques succès de plus au bout de sa petite centaine de participations en Grand Prix. Et pourtant, il n’y avait pas plus de raison qu’il remporte ce Grand Prix de Monaco 1972 qu’un autre avant ou après, n’ayant jamais eu entre les mains un volant digne de son talent pour « jouer la gagne ».
Certes, à l’époque, la victoire lui a parfois échappé d’un rien après avoir quitté Matra pour BRM, mais ce choix n’était pas vraiment l’endroit idéal pour se construire un solide palmarès. Jean-Pierre ne manque pas d’ambition, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a quitté le constructeur français engagé en F1 pour tenter sa chance dans cette étrange équipe anglaise, dont le patron Lou Stanley ne manque ni de charisme ni de personnalité, mais anticipe largement sur la mode des pilotes payants en proposant ses voitures aux plus offrants. Au moins JPB, lui, y est considéré comme un pilier. C’est déjà ça.
Il faut dire que le Français, malgré sa petite taille, son handicap à un bras (à la suite d’un terrible accident à Reims en 1964) en impose par son talent, son charisme naturel et sa personnalité. Il ne lui restait plus alors qu’à intégrer le club des vainqueurs de Grand Prix. Ce  qu’il  fit  donc,  à  la  surprise  générale,  mais  avec  quelle maestria, à Monaco à l’occasion d’une course disputée sous un ciel bas et noir et sur une piste détrempée luisante comme un miroir. Nonobstant les conditions atmosphériques, comme souvent à Monaco, tout s’est joué au départ. Beltoise sur sa BRM frappée du n° 17 s’y est correctement qualifié en deuxième ligne. De là à songer à s’imposer alors qu’il a devant lui l’espoir brésilien de 25 ans Emerson Fittipaldi et le déjà redouté Belge Jacky Ickx… (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #18).

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