DE L’INTÉRIEUR

PIRELLI : THE CAL, LE MAKING OF

Pascal Dro | Photos Steven Meisel/Pirelli et Pascal Dro

On se l’arrache. C’est une pièce de collection qui, chaque année, déchaîne les passions. La présentation officielle du calendrier Pirelli est l’événement pour lequel les fans tueraient pour «  en être ». Voici les coulisses, le chemin qui menait cette année au saint des seins. 

Vous le savez, on vous épargne toujours ce qui ne relève pas du « classique, authentique, pur » qui sont les mots auxquels se réfère Grand Prix. Mais cette fois, l’invitation était si inattendue que nous avons décidé de tenter d’explorer les méandres d’un monde très différent du nôtre. La mode, les mannequins, les jolies filles, les puissants et le marketing du luxe, sur un événement planétaire parfaitement huilé tel que le calendrier Pirelli, nous prenions cela comme un privilège et une étude anthropologique.
Un privilège, car chaque filiale Pirelli de la planète a le droit d’inviter une poignée de journalistes, clients ou people. Et quand nous parlons d’une poignée, c’est vraiment quatre ou cinq personnes, tout au plus. Logiquement, ce sont les grosses télévisions, radios et magazines influents que l’on invite. Sur un critère d’audience. Alors, quand nous avons reçu cette proposition, nous avons accepté sans hésiter. Par curiosité plus que par goût du glamour.
C’était l’occasion de découvrir un univers qui nous est totalement étranger. « The Cal », c’est le monde de nos amis de Lui, pas vraiment celui de Grand Prix. Mais voir tout cela de près, tenter de comprendre les enjeux, les personnalités, les comment et les pourquoi, c’était tentant. Et puis, il y avait le chapitre anthropologique : à quoi ressemblent « en vrai » ces top models ? Qui sont-ils vraiment ? Avouez que la tentation était grande.
À l’aéroport, avant notre embarquement pour Milan, je me retrouvais bien évidemment parmi les représentants de la grande presse. Charmants et charmantes. En route. Une heure plus tard, à l’aéroport de Milan-Linate, une limousine noire et un chauffeur en livrée nous attendent. Transfert rapide vers un bel hôtel sis à deux enjambées de la magnifi que Piazza del Duomo, puis rendez-vous directement, pour les journalistes, dans un palace où, par nationalité et par très petits groupes, nous rencontrons quatre des douze top models invités. Parce que cela parle, aussi, un top model ? Le premier que nous rencontrons est Sasha Luss. Et, croyez-le ou non, même face à des journalistes qui ont interviewé des champions, des vedettes, des prix Nobel, il se passe quelques instants avant que ne se brise la glace. Sasha Luss, qui doit mesurer 1,80 m, je n’en avais jamais entendu parler. À l’instant où nous pénétrons dans le salon, elle découvre pour la première fois la version finale du calendrier où elle apparaît. Surprise ? Gênée ? Oui, en fait. Étonnant, c’est semble-t-il la première fois qu’elle pose ainsi, seins nus, pour un photographe et… sa grand-mère n’était pas d’accord. Elle nous accueille avec quelques mots, dans un américain parfait. Est-elle new-yorkaise ? Je lui pose la question.
« Non, je suis russe. J’étais danseuse, j’ai débuté dans ce métier vers l’âge de quinze ans. Ma grand-mère était contre, elle trouve cela immoral et dangereux pour une jeune fille. Mais tout est allé vite et les bonnes personnes se sont occupées de moi. Poser “topless” dans le calendrier Pirelli ? C’est une sorte de consécration. Si j’ai été choisie, c’est que je suis assez jolie pour y figurer. Et c’est là mon métier, alors j’en suis fière. Toutes les filles rêvent d’y être un jour. Et puis, c’est Steven Meisel qui a fait cette sélection. Et lui aussi est une légende. Alors, c’est désormais fait. »
Sasha est grande, presque maigre, même si ses proportions sont parfaites. J’évoque cette caractéristique des mannequins avec elle. Ses réponses sont… rafraîchissantes :
« Je ne crois pas que l’on puisse faire carrière de manière saine et durable sur cette caractéristique. Si l’on n’a que sa maigreur pour jouer ce rôle, devant un objectif ou lors d’un défilé, cela ne dure pas. Cela peut même ne jamais démarrer. Regardez Natalia Vodianova. Dans notre métier, elle est une légende. Et pourtant, elle a eu deux enfants et n’a jamais été particulièrement maigre. Et quel que soit l’endroit où elle va, la pièce dans laquelle elle entre, toutes les têtes se tournent. C’est cela qui fait un top model, pas la maigreur. »
Que mademoiselle Luss ait en plus du reste la tête sur les épaules ne fait plus l’ombre d’un doute. Elle est en plus sympathique et chaleureuse, acceptant de poser avec son calendrier ou avec qui le lui demande.
(
Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #17).

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