ÉPOPÉE

STEVE McQUEEN ET SA PORSCHE 908 AU MANS : DU CINÉMA ?

Lionel Froissart – Photos LAT Photographic

Évacuons tout de suite un malentendu à la peau dure. Steve McQueen n’a jamais couru les 24 Heures du Mans. Il a disputé les 12 Heures de Sebring, en 1970, et fut présent sur plusieurs épreuves du championnat du monde d’endurance, cette année-là.
Au Mans, il a tourné… un film.

Steve McQueen vient de disputer, le 21 mars 1970, les 12 Heures de Sebring, en Floride, en guise d’entraînement en vue des 24 Heures du Mans. A Sebring, il s’est engagé sur une Porsche 908 avec un équipier prestigieux. Il a en effet convaincu le pilote de Formule 1 Peter Revson, héritier de la maison de cosmétiques Revlon, de disputer cette épreuve d’endurance avec lui. Un tel équipage de play-boys a de quoi faire tomber en pâmoison des bataillons de jeunes filles.
McQueen a pourtant d’autres préoccupations. Son amour pour la vitesse et les belles mécaniques. Si les spécialistes du sport automobile lui reconnaissent d’ailleurs un bon coup de volant, ils ne le regardent pas comme un vainqueur potentiel, tout juste comme un honnête gentleman driver, une caste toutefois très respectée à l’époque.
À Sebring, sans rien en dire aux organisateurs, l’acteur pilote sa Porsche avec une cheville dans le plâtre, résultat d’une chute à moto (son autre passion) quelques jours plus tôt. Car si le respect dû à ses talents de pilote auto était relatif, à moto, en revanche, il se situait à un niveau très supérieur. Il avait fait partie de l’équipe des États-Unis d’enduro, pour les Six Jours (le championnat du monde de la spécialité) et remporté pas mal de bajas, sur Husqvarna.
Mais revenons à Sebring, en 1970. Là, Peter Revson et Steve McQueen frôlent la victoire au classement général avant que Mario Andretti ne sorte la grosse attaque pour assurer le succès de la Ferrari 512S dont il a partagé le volant pendant un tour d’horloge avec les Italiens Ignazio Giunti et Nino Vaccarella. Le talent du trio italo-américain et la puissance de la bella machina font la petite différence d’une poignée de secondes suffisante pour priver les deux vedettes d’une victoire qui aurait été retentissante. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #11).

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