TRAJECTOIRE

JEAN-PIERRE JARIER, LE PREMIER FRANÇAIS CHEZ LOTUS

Par Pierre Ménard – Photos Jean-François Galeron/WRi2

La Lotus 79 championne du monde fait partie des Formule 1 de légende. Trois pilotes eurent l’honneur de la conduire en 1978 : Mario Andretti, sacré à son volant, Ronnie Peterson, disparu à Monza, et Jean-Pierre Jarier qui dut le remplacer. Le Français revient sur ses courses avec Lotus, bien avant Romain Grosjean.

L’histoire d’amour entre Jean-Pierre Jarier et la Formule 1 a subi beaucoup de sautes de tension, au gré des voitures pas souvent reluisantes qui lui furent confiées ou des coups du sort le privant d’un volant convoité. Pourtant, le pilote était rapide et généreux. Après son indiscutable titre de champion d’Europe 1973, acquis avec la March-BMW en Formule 2, celui qu’on surnommait « Godasse de plomb » pensait éblouir la galerie de la F1 en intégrant la prometteuse équipe UOP-Shadow en 1974. Trois ans plus tard, il ne restait comme témoignage de son parcours dans la catégorie reine que deux pole positions, un podium et un Grand Prix mené aux deux tiers. Et surtout beaucoup d’abandons, d’amertume, de frustration. La faute principalement à une écurie inexpérimentée et inorganisée confiant à ses pilotes des monoplaces à la fiabilité plus que douteuse. Dans ces conditions, inutile de rêver à des volants prestigieux. Il fallait accepter de conduire dans des structures précaires en espérant le coup d’éclat qui séduirait un patron en mal de talent. Jean-Pierre trouva refuge en 1977 chez ATS, une écurie allemande dirigée par un autocrate au caractère disons… difficile. C’était là le prix à payer pour rester en F1. Prix exorbitant au regard du bilan final : aucun résultat tangible et une ambiance exécrable ! En 1978, il ne pilotait quasiment plus et était obligé de se « rabattre » sur les Protos pour se maintenir dans la course.
« J’étais considéré comme l’un des deux ou trois pilotes les plus rapides. J’avais prouvé en Endurance que j’étais capable de mener sur 1 000 km ; en Proto, j’avais eu des voitures sensationnelles, mais ce que je préférais par-dessus tout c’était la F1 »,nous confiait-il récemment.
En septembre de la même année, le natif de Charenton pensa pourtant avoir trouvé l’occasion inespérée qui le remettrait dans la lumière.
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #7).

À découvrir aussi dans le volume #7

LÉGENDE

Mario Andretti, Lotus, mon fils, mes batailles. Une interview très personnelle.

 

RENCONTRE

À 48 ans, heureux et sans soucis, Jean Alesi s’attaque aux 500 Miles. Pour gagner.

 

TEST(OSTÉRONE)

Essai de la Prost AP03, victime d’un malheureux concours de circonstances.