LÉGENDE
CEVERT, FERRARI ET LES RAISONS DU DRAME
PAR JACKIE STEWART
PAR JACKIE STEWART
Par Pascal Dro – Photos WRi2/J.-F. Galeron
Il y a des matins vraiment uniques. Vous vous installez à votre bureau, avec mille trucs à faire, entre contrôle fiscal, imprimeurs et la rédaction de ce numéro qui n’avance pas assez rapidement. Le téléphone sonne. Il ne faut pas décrocher pour ne pas perdre plus de temps. Et puis, vous le prenez tout de même…
« Hello, it’s Jackie Stewart… » Sincèrement, à l’autre bout du fil, vous ne le croyez pas. Mais finalement, ça tombe plutôt bien : il nous restait plein de questions à lui poser. Surtout après la lecture du numéro spécial de Motorsport, le magazine britannique que nous adorons… Jackie Stewart y évoque entre autres, comme nous l’avons entendu en France, la rumeur du passage de François chez Ferrari, pour la saison 1974.
Merci pour votre appel. A la suite de la publication de Grand Prix #5, il nous restait quelques questions…
Oui, avec plaisir, un beau reportage, je dois vous le dire…
Merci. Vous n’imaginez pas le nombre de messages que nous avons reçus… C’est inattendu.
Oui, François était très charismatique, vraiment. Et c’est une belle histoire…
En y travaillant, il y a une chose qui est revenue plusieurs fois : il semblerait que François songeait à changer d’équipe et à aller chez Ferrari. Vous le saviez ?
Oui, il m’en avait parlé plusieurs fois. Il ne m’a jamais dit qu’il avait une offre, mais que Ferrari l’avait approché. Ma compréhension de la situation, à l’époque – correcte ou non –, était que Ferrari lui avait parlé ou que lui l’avait fait. Qui était à l’origine de cette initiative, je n’en sais rien. Il m’avait, lui, affirmé que Ferrari l’avait contacté…
Il vous demandait conseil sur ce sujet ?
Il voulait sur tout savoir si j’allais prendre ma retraite ou non. Si je me retirais, il serait à 100 % resté chez Tyrrell. Parce qu’à ce moment-là, la Tyrrell était infiniment meilleure que la Ferrari. Si je demeurais chez Tyrrell, il aurait encore eu à jouer le rôle du pilote numéro 2. Pas à cause des consignes d’équipe, mais parce que j’avais plus d’expérience. Et même s’il avait incroyablement progressé comme pilote, il y avait encore des jours où il n’était pas aussi rapide qu’il aurait pu l’être. Moi, j’étais au sommet de mes capacités. Je pouvais répéter mes performances course après course, alors que lui était encore en phase d’apprentissage. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #6).
À découvrir aussi dans le volume #6
DESTIN
Stirling Moss, le champion sans couronne, roi des leçons de pilotage.
CARNET DE ROUTE
Quarante ans après, nous avons tenté le Cannonball de 1971 pour de vrai. Gaz !
TEST(OSTÉRONE)
Après l’Alpine 500 “laboratoire”, essai de la RS01, première F1 turbo de l’histoire.