LÉGENDE

CEVERT PAR JEAN-JACQUES ARDOUIN

Propos recueillis par Pascal Dro – Photos Jean-Jacques Ardouin

Il est le meilleur ami. Celui que l’on n’oublie jamais et qui n’oublie jamais. Et quand François Cevert a disparu, il a sombré. Quarante ans plus tard, le récit de Jean-Jacques Ardouin reste empreint de cette amitié pure et touchante qui vivra tant qu’il vivra.

Chanteur, galeriste, entrepreneur, rattrapé par la vie plus souvent qu’à son tour, Jean-Jacques Ardouin a perdu son meilleur ami, puis son épouse et sa société avant de, chaque fois, reconstruire et repartir. Une vitalité qui était aussi un point commun avec François Cevert, son meilleur ami. Nous l’avons retrouvé grâce à Jacqueline Beltoise, au pied des Pyrénées où il vit aujourd’hui.
Quand vous êtes-vous rencontrés pour la première fois avec François ?
Vers l’âge de 15 ou 16 ans. François avait la même passion pour la moto. Je crois que cela vient de là. Il a dû me vendre sa Malaguti 50 à guidon bracelets. Un bruit d’enfer ! Ensuite, nous avons acheté nos motos nous-mêmes. Le père de François était assez rigoureux dans son éducation et, même s’il aurait pu lui en payer dix, il lui disait : « Si tu veux une moto, tu te la paies ». Moi, mes parents n’étaient ni très chauds, ni aussi fortunés. Alors, on s’est mis à faire des petits boulots, à France Soir, pendant les vacances. On a ensuite pas mal roulé. On allait sur les courses le week-end, mais surtout, on se tirait la bourre en ville tous les jours. Il habitait Neuilly et moi La Motte-Picquet, dans le XVe arrondissement de Paris. On se retrouvait à la Concorde et c’était tendu, chaque fois, jusqu’au lycée : feux orange, coups d’épaule…
Excellent ! Et qui était le plus rapide ?
Nous n’en avons jamais parlé. Pour être franc, je crois que nous nous sommes longtemps sentis « invincibles », quasiment « immortels ». Nous avions pris tant de gamelles sans nous faire vraiment mal que nos trouilles ne duraient jamais bien longtemps. C’est après sa disparition que j’ai brutalement pris conscience de la fragilité des choses. J’ai alors eu à gérer une très sérieuse dépression qui a duré près de dix ans : lui et moi étions devenus mortels
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(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #6).

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