LÉGENDE

CEVERT PAR JACKIE STEWART

Propos recueillis par Pascal Dro

Jackie Stewart s’est comporté avec son équipier François Cevert comme aucun champion du monde ne l’a jamais fait. On dit aussi qu’il ne faut pas se lier d’amitié avec un pilote. Il avait choisi François. Et il continue à le pleurer.

En près de vingt-cinq ans de carrière, jamais je n’ai senti autant d’émotion chez mon interlocuteur. Les légendes de ce sport que nous aimons tant sont en général des personnages rugueux et durs au mal. Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 aux pieds bien ancrés dans la tourbe de sa terre à whisky, plus que les autres. Pourtant, ce 6 octobre 1973 est aussi le plus grand regret de sa vie magnifique et exemplaire. Rencontre avec une légende et ses larmes.
Quand avez-vous vu François pour la première fois ?
C’était à Reims lors d’une course de Formule 2. Reims est un circuit d’aspiration. Il était très jeune et très… impétueux. Et pour un pilote d’expérience comme moi, chaque fois que tu vois un jeune pilote au milieu d’un groupe, tu te méfies et prends un peu de marge. Mais sur ce coup, François était très correct. Ensuite, nous sommes allés le voir à Crystal Palace avec Ken Tyrrell.
A la suite de la décision de Johnny Servoz-Gavin de se retirer des Grands Prix ?
Oui, nous avions une relation très forte avec Elf et nous regardions de nombreux pilotes, dont François.
Parce qu’il était Français et que vous aviez Elf comme sponsor ?
Non, parce que Elf et François Guiter avaient fait un bon boulot avec leurs écoles de pilotage et la création de cette filière de formation. Mais Cevert pilotait très bien, il avait un excellent « car control » au volant et, en plus, il avait un physique exceptionnel.
Avez-vous hésité entre lui et un autre ?
Non. C’était indiscutable : il représentait le choix le plus équilibré pour le groupe existant que nous formions chez Tyrrell. Renault et Elf avaient fait de l’excellent boulot de formation. Je le savais car je faisais partie des jurys des écoles de pilotage.
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #5).

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