CARNET DE VOYAGE

LES BELLES AMÉRICAINES DE CASTRO

Par Bernard Asset, textes et photos

La planète entière connaît Bernard Asset, le fameux photographe de Formule 1. Mais cette fois, c’est le voyageur qui nous parle des vieilles américaines qui peuplent Cuba. Un homme épris de couleurs et d’ambiances, dont les images sont identifiables au milieu de toutes les autres.

En matière d’automobile aussi, Cuba cultive les paradoxes. Ainsi, si l’Unesco a inscrit la plus grande île des Caraïbes au patrimoine de l’humanité, le gouvernement a, lui, classé les vieilles américaines roulant sur l’île et datant d’avant la révolution de 1959, au patrimoine national. Si bien qu’un Cubain propriétaire de l’un de ces « cacharros » ne peut le vendre à un étranger. Il ne peut davantage l’emmener avec lui s’il réussit à quitter l’île et à s’expatrier. Dans ce cas, il doit faire don de sa belle à l’État cubain. Ainsi en a décidé Fidel Castro.
Buick, Cadillac, Chevrolet…
Curieuse situation si l’on sait que l’embargo américain sur Cuba, qui dure depuis 1962, empêche quiconque de se procurer la moindre pièce détachée pour ces véhicules hors du temps. Les habitants de l’île ont donc un mérite immense à parvenir à faire rouler ces merveilles qui, si elles datent pour la plupart des années 1950, remontent pour certaines aux années 1930 et 1940. Même si l’on imagine que les conditions météo sont plutôt favorables à leur bonne conservation, il ne faut pas négliger les violentes pluies tropicales et les cyclones et, aussi, les embruns salés qui balaient le célèbre Malecón, l’avenue de bord de mer si chère aux Havanais.
La quantité d’antiquités roulantes est impressionnante dans la capitale. Surtout lorsque l’on arpente les ruelles du centre et de la vieille ville, où chaque croisement met en scène ces stars du ciné en noir en blanc que sont les Buick, Plymouth, Oldsmobile, Cadillac, Studebaker, DeSoto ou encore Chevrolet. Les noms des modèles demeurent souvent méconnus (parfois à juste titre, car inexistants) de leurs propriétaires et chauffeurs, à l’exception de la célèbre Chevrolet Bel Air, du nom du quartier chic et prisé des stars d’Hollywood. Conséquence : on les affuble alors d’un approximatif millésime comme « Cuaranta Nueve » ou « Cinquanta Dos ». Certaines sont rutilantes, d’autres décrépies, mais toujours judicieusement stationnées, voire abandonnées devant l’une de ces vieilles bâtisses coloniales aux couleurs sorties d’American Graffiti. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #4)

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