DESTIN
LE MYSTÈRE SÉBASTIEN BOURDAIS
Par Par Pascal Dro | Photos : WRi2/Jean-François Galeron & Michael Barba
Un an et demi après son retrait de la F1, Sébastien Bourdais parle à cœur ouvert. Totalement immergé dans son programme d’Endurance avec Peugeot, il révèle que sa seconde saison de F1, il ne l’a courue que parce qu’il ne… trouvait pas de bon volant en Indycar. Cela pourrait changer cette année après son test chez Dale Coyne, à Sebring.
C’était en 2001… A Silverstone, Sébastien Bourdais signait son premier succès en F3000, en ouverture du Grand Prix de Grande-Bretagne de F1. Là-bas, l’accès au paddock est difficile et les jeunes pilotes n’ont aucune chance d’approcher les décideurs. Parmi la petite colonie française à suivre les courses, nous étions plusieurs à supporter – dans la mesure de nos moyens – ses efforts. Nous avions ce samedi-là dégoté un « passe » chez Michelin.
J’avais emmené Sébastien voir Peter Sauber. Pourquoi lui ? Car il est le moins politique et le moins britannique des patrons d’écurie. Peut-être l’un des rares à prendre un pilote pour son talent, comme il le fit avec Räikkönen et Kobayashi. Sauber l’avait reçu. En demandant à se revoir plus tard, après confirmation de ce résultat par d’autres victoires. Une approche un peu maladroite et peu préparée.
L’année suivante, Sébastien remportait le championnat de F3000 à Monza. Devant la même poignée de Français. Nous tentions de le faire rire, de dédramatiser. Il était entre les bonnes mains de David Sears et allait battre Tomas Enge, convaincu de dopage, lors d’un final insupportable. Dans l’intervalle, les Anglais le raillaient en disant qu’un tel pilote né de leur côté de la Manche aurait été en F1 depuis longtemps. Ce fut Tom Walkinshaw, patron d’Arrows, qui mit le premier Sébastien au volant de l’une de ses F1, lui tendant un contrat de titulaire pour la saison 2003 dans la foulée ! Hélas, Arrows faisait faillite. Le deuxième rendez-vous avec la F1 était raté… En France, Flavio Briatore, alors tout-puissant chez Renault F1, déclarait : « Bourdais ? Mais qui est Bourdais ? »
Lors d’une sélection pour désigner le troisième pilote Renault, Briatore retenait Franck Montagny, larguant Romain Dumas et Sébastien Bourdais qui, de toute manière, n’auraient pas supporté longtemps cet environnement. Bourdais avait auparavant refusé un contrat de management « impossible à signer » de l’Italien et en payait les frais. Il était là car on ne refuse pas de rouler dans une F1 Renault. Troisième rendez vous manqué. (Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #3)
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