HISTOIRES D’HOMMES

AYRTON SENNA… PAR ALAIN PROST

Propos recueillis par Pascal Dro | Photos Gilles Levent/DPPI et Jean-François Galeron/WRi2

Smith & Wesson, Harley & Davidson, Roux & Combaluzier, Black & Decker, Prost & Senna : autant de duos inséparables ancrés dans les esprits. Mais nous ne souhaitions pas parler de Senna sous l’angle du héros disparu, trop largement mythifié. Avec respect et objectivité, Alain Prost évoque cette époque.

Nous croyions que tout avait été dit, imaginé ou écrit sur le sujet. Pourtant, jamais Alain Prost, quadruple champion du monde de Formule 1, ne s’était exprimé sur ses relations avec Ayrton Senna, son meilleur ennemi, après leur poignée de main du podium du Grand Prix d’Australie 1993. Pourtant, dans un sens, le début de l’histoire date de cet instant. Une amitié qui aurait pu traverser les années.
Alain, vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Ayrton Senna ?
Je ne sais plus exactement en quelle année cela a eu lieu, mais je me souviens parfaitement des circonstances. Mercedes organisait une sorte de course avec des pilotes de Formule 1 du moment et quelques anciens prestigieux. C’était au Nürburgring, à l’occasion du lancement de la 190, au début des années 1980. Ayrton débarquait en avion une demi-heure après moi et on m’avait demandé de l’attendre. Ce que j’avais fait avant de le ramener à notre hôtel.
Et…
Il trouvait que je roulais trop vite ! (rires) Il disait : « Il est complètement fou ! Il va trop vite ». C’était la première fois que l’on s’est parlé, que l’on a sympathisé. Il ne connaissait pas grand monde en F1. Il était un peu, d’une certaine façon, accroché à moi. Il y avait Jody Scheckter, des pilotes de ma génération et des plus anciens encore. Je me souviens de Denny Hulme, par exemple.
C’était avant son arrivée en F1 ?
Je ne suis pas sûr qu’il y était déjà… C’était une course sans vraiment en être une. Mais vous savez comment cela finit quand on met quinze ou vingt pilotes sur une piste au même moment ! (rires) C’est toujours un truc invraisemblable car leur motivation est telle que cela s’achève toujours avec un peu de tôle froissée. Bon, je réalise la pole position et Senna fait deuxième. Sur la grille, avant le signal, il s’élance en volant le départ. Comme ce n’était pas vraiment une course, on ne l’a pas rappelé mais, sur le moment, cela m’avait un peu vexé. C’est une anecdote marrante, je trouve…
(Découvrez la suite du reportage dans le Grand Prix #1).

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